C’est quoi l’édition musicale ?

Temps de lecture : 6 min


Pour capter le rôle d’un éditeur ou d’une éditrice de musique, rien de plus parlant que les origines du métier : des personnes qui se promenaient dans la rue (Montmartre) pour repérer des musiciens (Édith Piaf), leur réclamaient leurs partitions, puis frappaient aux portes des halls musicaux (cabarets) pour les vendre aux programmateurs. 


Malgré les évolutions du marché, leur précieuse fonction de « commercial pour artistes » n’a pas bougé. Si tu réfléchis à éditer tes créations, on te raconte tout pour que tu puisses mener cette collaboration à bien.


À quoi sert l’édition musicale ?

Généralement, l’édition est l’étape qui intervient après la création d’un morceau. Une fois que tu as donné naissance aux paroles et/ou la compo de ton titre, tu peux confier ton travail à une entreprise d’édition qui l’acquiert, l’administre, le commercialise et le promeut.


L’objectif global est de permettre à ta création d’être diffusée un maximum, donc d’augmenter tes revenus (et ceux de ton éditeur ou éditrice). Pour le permettre, il ou elle partage 3 ressources avec toi : son réseau professionnel, de l’argent et ses compétences de gestionnaire de droit d’auteur.


Le réseau professionnel

Première utilité de taille quand tu débutes, l’édition sert à t’insérer dans l’industrie. Les personnes qui bossent pour une maison d’édition musicale appartiennent à une communauté liée par leur métier, où on échange à propos des talents d’écriture et de composition musicale qu’on représente. Grâce à ce réseau, les idées de collaboration fusent et aboutissent par exemple à placer des beatmakers fraîchement débarqués de YouTube dans les studios d’enregistrement d’interprètes. 


Le financement

Ta maison d’édition est ton premier investisseur car en tant qu’auteur-compositeur ou auteure-compositrice, tu es le ou la première ayant droit sur l’œuvre (si tu es aussi interprète, le label intervient généralement après le taf d’édition). Au sein des contrats d’édition qu’on détaille ci-dessous, tu négocies avec elle une avance et généralement un flat complémentaire.

L’avance va directement dans ta poche à la signature du contrat, dans sa totalité. C’est le budget qui te permet de vivre pendant que tu crées et que tu devras rembourser (recouper en langue juridique) à ta maison d’édition au cours du contrat avec l’exploitation de tes titres. 

 

Le flat est versé au cours de la durée du contrat, ces fonds sont gérés par la maison d’édition mais tu réclames ou valides comment le dépenser. Ils servent à financer tes moyens de création, de promotion, par exemple du matériel d’enregistrement et tes tournées. Logiquement, tu n’as pas à le rembourser comme c’est un investissement de ta maison d’édition qui doit te permettre de suffisamment percer. 


La gestion des droits d’auteur

Dernier atout, ton éditeur ou éditrice t’aide dans la gestion de tes droits d’auteur, notamment en déposant tes œuvres auprès de la Sacem et bientôt Bridger, vérifie que tous tes droits sont bien collectés et bataille en ton nom si ça n’est pas le cas. Au moment du dépôt, il ou elle s’assure que toutes les personnes derrière l’œuvre sont d’accord sur le split et défend ta part du gâteau de façon à ce qu’elle soit à hauteur de ton travail. 


Au-delà de ces compétences, ta maison d’édition place tes œuvres dans des produits audiovisuels (publicités, séries, films, jeux vidéo, etc.) et gère les droits de synchronisation qui en découlent.

Les entreprises d’édition musicale représentent les intérêts des personnes qui composent un morceau, par exemple les beatmakers, et/ou qui écrivent leurs paroles. Elles repèrent, achètent, administrent, commercialisent et promeuvent leurs créations grâce à 3 ressources : son réseau pro, ses moyens financiers et ses compétences en gestion de droit d’auteur.


Comment se rémunèrent les maisons d’édition ?

Les maisons d’édition financent leur activité via des contrats où tu lui accordes une partie de tes droits d’auteur, sachant que vous vous répartissez les revenus qu’ils génèrent d’après la loi du Code de la propriété intellectuelle (CPI) : 25% pour les auteur-es, 25% pour les compositeurs et compositrices, 50% pour les éditeurs et éditrices. Plus tes titres sont exploités, plus de droits sont générés, plus elles touchent d’argent (et toi aussi !). 


Les contrats signés entre les auteurs-compositeurs et les maisons d’édition :

  • Le pacte de préférence, le contrat de base qui lie l’artiste à sa maison d’édition. Il détermine entre autres qui signent, comment les partis partagent les droits d’auteur, la durée du pacte, les montants et modalités de l’avance et du flat, ainsi que le modèle des contrats de cession et comment sont gérés les contrats de licences. 
  • Le contrat de coédition, à discuter en plus du pacte de préférence s’il y a plus d’un éditeur ou d’une éditrice pour bien définir qui s’occupe de quoi et touche combien.


Les contrats signés avec l’Organisme de Gestion Collective au moment de déposer les morceaux :

  • Les contrats de cession qui reprennent les clauses du pacte de préférence et du contrat de coédition cas échéant, pour préciser le partage des droits d’auteur ou split, ainsi que la répartition des rôles d’édition.


Les contrats qui s’appliquent aux artistes qui ont leur propre maison d’édition :

  • Le contrat de gestion, l’artiste sous-traite l’édition d’une œuvre à une maison d’édition, en exclusivité et pendant une durée déterminée. 
  • Le contrat de sous-édition où l’artiste a besoin de sous-traiter à un tiers pour promouvoir son œuvre sur un territoire en particulier et pendant X temps.
Souvent, tu confies les autorisations de diffusion et d’interprétation à ta maison d’édition. Sinon, la répartition des revenus générés par la diffusion de morceaux est en France fixée par la loi, grâce au CPI : 25% pour les auteur-es, 25% pour les compositeurs et compositrices, 50% pour les éditeurs et éditrices. Plus ton œuvre est exploitée, plus de droits sont générés, plus vous touchez d’argent. 


Comment être édité/e ? 

Le métier des éditeurs et éditrices est de dénicher les talents et pour attirer leur regard, tu peux développer ta présence sur les réseaux sociaux. Ils sont de plus en plus suivis par les pros depuis la pandémie faute de concerts, n’hésite pas à streamer des lives sur Instagram et des vidéos sur YouTube. N’oublie pas que ta présence en ligne passe par des profils soignés.


En attendant la réouverture complète des salles et festivals à la 2019, tu peux démarrer en participant à des scènes ouvertes dans des lieux dédiés aux nouveaux talents du type FGO Barbara à Paris, à des tremplins gratuits comme le BPM Contest , puis à des concours qui ciblent les visages émergents avec une petite notoriété comme les iNOUïS du Printemps de Bourges


De l’avis de certains pros de l'édition, mieux vaut attendre qu’on vienne à toi, mais ce n’est pas la seule manière. Il y a, par exemple, la bonne vieille méthode du sitting en bas de leurs bureaux, ta démo à la main. Cette technique peut fonctionner, mais mieux vaut avoir déjà une fanbase solide avant d’y recourir pour rassurer les personnes que tu sollicites. Sinon, tu peux utiliser des plateformes qui permettent de rentrer en contact avec des pros, y compris de l’édition, par exemple Groover où le but est de partager tes morceaux avec eux en échange de leurs conseils, à n’importe quel moment de ta carrière.  


Dernier tips - tu vas travailler main dans la main avec ta maison d’édition, c’est une étape cruciale de ta carrière parce que c’est la première et l’important est que tu te sentes bien dans la collaboration. Ça peut paraître banal, mais les bonnes vibrations comptent !

Pour te faire éditer, il faut bosser : ta présence en ligne avec des profils soignés et une activité qui représente bien ton ADN artistique; à des scènes ouvertes et des concours pour les nouveaux talents; ton réseau grâce à des sites de mise en relation comme Groover ou en frappant aux portes des bureaux des maisons d’édition.

Qu’est-ce que je dois retenir sur le sujet ?

L’édition intervient après la création d’un morceau. Une fois que tu as donné naissance aux paroles et/ou la compo de ton titre, tu peux confier ton travail à une maison d’édition dont l’objectif est de diffuser ton travail au maximum, donc d’augmenter tes revenus (et les siens). Ses 3 ressources pour y parvenir sont son réseau pro, ses capacités de financement et sa maîtrise des droits d’auteur.

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